Dans la grammaire du ciel, certaines périodes ne sont pas faites pour avancer en ligne droite, mais pour descendre d’un étage dans la conscience.

Une lecture mercurienne éclairée par (69230) Hermès et (7) Iris.

La rétrogradation de Mercure appartient à ces moments charnières où le temps se replie sur lui-même, où les anciennes voix remontent, où les transmissions familiales cherchent à se réaccorder.

Ce mouvement n’est pas une anomalie astrale : c’est une dynamique initiatique. Lorsque Mercure rétrograde, les couches profondes se dévoilent. Les mémoires cellulaires se réveillent. Les non-dits familiaux se réverbèrent dans la communication présente. Les contrats d’âme, parfois anciens, se rappellent à nous dans le détail d’un mot, d’un retard, d’un bug, d’une hésitation.

Dans la perspective Astr’AME, Mercure rétrograde agit comme un archiviste céleste. Il ouvre les dossiers, les lignées, les traces laissées derrière nous. Il nous invite à réexaminer ce qui a été transmis, ce que nous répétons malgré nous, et ce que nous pouvons désormais réécrire.

C’est une période où la parole devient archéologie, où chaque silence devient un indice, où les détours du quotidien révèlent la part karmique de notre trajectoire.


Dans la mécanique céleste, Mercure rétrograde agit comme un miroir trouble : il brouille les lignes, ralentit les transmissions, demande de revisiter plutôt que de conquérir.
Le jargon professionnel parle ici d’une phase de révision, où la dynamique mercurienne — communication, contrats, déplacements, décisions techniques — perd sa linéarité habituelle.

Dans cette temporalité réversible, certaines actions deviennent des terrains glissants. Il ne s’agit pas de superstition, mais d’une prudence méthodologique : la rétrogradation ouvre des interstices où l’erreur se faufile et où l’intuition, plus que la précipitation, sert de boussole.


Ce qu’il est préférable d’éviter

Ne pas sceller définitivement un accord.
Les contrats signés sous une rétrogradation peuvent nécessiter des annexes correctives. Les clauses se révèlent changeantes, les intentions mal interprétées. Mieux vaut relire, temporiser, ou préparer sans conclure.

Ne pas lancer un projet qui dépend de la fluidité technique.
Mercure gouverne le digital, les systèmes, les flux d’information. Les lancements peuvent se heurter à des bugs, des lenteurs, des failles invisibles. Préparer, oui. Déployer massivement, non.

Ne pas acheter un appareil électronique par impulsion.
Les acquisitions technologiques sous Mercure rétrograde portent souvent l’empreinte du défaut initial ou du retour en SAV. L’objet n’est pas maudit : il reflète simplement une temporalité instable.

Ne pas s’engager dans un voyage où chaque minute compte.
Les déplacements se décalent, les correspondances se dissolvent, les routes se modifient. L’itinéraire demande souplesse et marge de manœuvre.

Ne pas tout prendre pour argent comptant.
La communication s’opacifie. Les mots dérapent, les malentendus s’épaississent, les échanges demandent une calibration plus fine.

Ne pas croire que “rien n’avance”.
C’est une illusion d’optique. La rétrogradation est un mouvement intérieur : elle invite à revisiter les fondations, à redresser les structures, à ajuster les axes.

Cette période, lorsqu’on l’accueille, devient un moment où tout se réajuste. Elle ramène à la clarté, à la cohérence, à l’essentiel. Elle ne bloque pas le progrès : elle le prépare en consolidant ce qui doit tenir.


Ce qu’il devient au contraire puissant de faire

Dans la respiration inversée de Mercure rétrograde, tout ce qui avance vers l’intérieur gagne en puissance.
L’énergie ne soutient pas la conquête, mais la clarification. C’est un atelier d’alchimie mentale où l’on affine les systèmes et où l’on retrouve la précision perdue.

Revoir les structures internes.
C’est le moment idéal pour reprendre un projet, en analyser les coutures, réévaluer les méthodes, supprimer le superflu, redessiner l’architecture. Mercure rétrograde fait apparaître les micro-fissures que l’élan ordinaire ne voit pas.

Réparer, réviser, restaurer.
Toute mécanique — informatique, organisationnelle, relationnelle — se laisse approcher avec une lucidité rare. Ce n’est pas le temps d’acheter, mais celui de restaurer ce qui existe déjà.

Renégocier ce qui semblait figé.
La rétrogradation ouvre des brèches : ce que tu pensais immuable devient soudain flexible. Les discussions gagnent en profondeur si elles s’appuient sur la méthode plutôt que sur l’urgence.

Revenir à ce qui a été laissé en suspens.
Les anciens dossiers, les idées abandonnées, les conversations inachevées se présentent à nouveau. Il n’y a pas de hasard : Mercure invite à fermer les cycles.

Réécrire.
Les mots gagnent en densité. Les textes reprennent vie. Les intuitions se réorganisent avec une finesse presque chirurgicale.
C’est une période parfaite pour réviser un manuscrit, affiner un discours, redéfinir une offre.

Ralentir volontairement la cadence.
Le ralentissement imposé n’est pas une punition, mais une méthode. Il ajuste l’aiguille intérieure, ramène la cohérence, réoriente la pensée vers l’essentiel.

Réexplorer les liens.
Les conversations profondes, celles qui demandent une écoute haute, trouvent leur résonance. Les relations se dénouent ou se réaccordent dans une fréquence plus authentique.

Revoir sa stratégie, son positionnement, sa parole.
Mercure rétrograde offre une perspective oblique, une vision latérale. Ce qui était brouillé devient lisible si l’on accepte de se mettre en retrait pour structurer.

Cette période devient ainsi un laboratoire discret où l’on polit les angles avant de reprendre la marche vers l’extérieur.

Dans cette rétrogradation du 9 au 29 novembre 2025, hors périodes de boucles, le ciel ajoute une nuance supplémentaire :
Hermès transite à 27° Sagittaire, ravivant la quête de sens, la vérité nue, l’exigence d’un verbe qui ne triche plus.
Iris, à 6° Vierge, ramène la précision millimétrée, la clarté analytique, la purification subtile des messages qui circulent.

Ce duo crée une résonance singulière : la parole cherche sa justesse, et l’intuition retrouve sa cohérence.

Conclusion Astr’AME : Hermès et Iris, gardiens de la parole juste

(69230) Hermès est le messager primordial. Il veille sur la justesse du verbe, la précision de l’esprit, la cohérence entre ce que l’on pense et ce que l’on transmet. Sous Mercure rétrograde, Hermès agit comme un correcteur invisible : il révèle les mots trop rapides, les conclusions hâtives, les erreurs de perception héritées de l’enfance ou de la lignée. Il ouvre la voie d’une communication plus mature, plus consciente, plus alignée.

(7) Iris, fille de Thaumas et messagère de l’arc-en-ciel, porte quant à elle la vérité dans sa forme la plus fine. Elle incarne le pont entre le mental et l’intuition, entre le visible et le subtil. Dans cette phase rétrograde, Iris éclaire les malentendus, dissout les brouillages, remet de la couleur là où la parole s’est ternie. Elle renvoie chacun à la dimension vibratoire du message : ce que l’on dit… mais surtout ce que l’on émet.

Ensemble, Hermès et Iris transforment Mercure rétrograde en un terrain d’alchimie.
Ils révèlent les fissures dans la parole, mais aussi les vérités profondes que le quotidien dissimule.
Ils guident la réparation du mental, la clarification des liens, la réécriture des héritages transgénérationnels liés à la communication.

Mercure rétrograde n’est alors plus un obstacle. C’est une période de réaccordage. Un temps où le verbe se purifie, où l’âme se recentre, où la lignée se libère d’anciens malentendus.

Un temps où la vérité retrouve son axe.

Muriel Kennel Astr’AME