La vie est un souffle. Elle va, elle vient. Elle s’étire, se contracte, se transforme. À l’image des marées lunaires, elle avance et recule, nous invitant sans cesse à danser avec l’impermanence.

Elle ne suit pas de ligne droite, mais une spirale : rotation sur soi, révolution autour du tout. À l’image des saisons, elle se déploie en cycles — floraison, récolte, dépouillement, germination. Chaque fin prépare le recommencement. Chaque crise est un passage, un seuil à franchir.

Les planètes et astéroïdes ne dictent pas notre destin, mais révèlent les rythmes intérieurs de l’évolution. Les éléments se mélangent, s’alchimisent : Terre, Feu, Air, Eau tissent la trame du monde et de l’âme, offrant autant de portes d’entrée dans notre matière vivante.

Mais ce système est irréductiblement vivant, donc instable. Il respire, se tend, se détend. Il nous bouscule pour nous faire grandir. Il nous oblige à évoluer.

Pluton : Le feu de la transmutation

Pluton œuvre dans l’ombre. Il détruit non pour punir, mais pour révéler l’essentiel. Il dépouille, consume, réduit en cendres les illusions. Ce qu’il arrache, c’est ce qui entrave la vérité profonde. Avec lui, il n’y a pas de compromis. Il appelle à renaître, à s’abandonner au processus de l’alchimie intérieure.

Neptune : L’appel de l’invisible

Neptune, lui, dissout les frontières. Il nous immerge dans le rêve, la compassion, l’intuition. Il ouvre les portes du sacré, du mystique, de la poésie. Mais il nous enseigne aussi à discerner le vrai du mirage. Sous son voile se cache un appel à la foi, à la reliance, à l’acceptation de ce qui échappe au contrôle.

Uranus : Le coup de foudre de l’éveil

Uranus surgit comme l’éclair. Il détruit l’ordre figé, libère les chaînes invisibles. Il fait éclater les bulles mentales pour ouvrir les champs de conscience. Il est l’inattendu, le génie, la secousse salutaire. Il nous force à changer, souvent sans ménagement, toujours avec justesse.

Saturne : Le gardien du réel

Et puis il y a Saturne, le grand temps, la gravité sacrée. Il pose les limites, trace les fondations. Il nous confronte à la réalité nue.
Là où Uranus libère, Pluton transmute, et Neptune dissout, Saturne construit. Il nous enseigne la patience, la responsabilité, l’engagement.

Il est le maître du passage, celui qui dit : “Tu peux aller plus loin… mais pas sans te structurer.”
Ses transits exigent maturité, efforts, mais offrent en retour une souveraineté intérieure solide.

Il n’est pas un obstacle, il est une colonne. Il ne punit pas, il enseigne. Et ceux qui écoutent sa leçon, lentement, bâtissent quelque chose qui dure — à l’image des anneaux qui l’entourent : des cercles d’ordre dans le chaos.

Jupiter : L’expansion du sens

Dans ce grand théâtre de l’impermanence, Jupiter vient semer les graines de sens. Il est le vent de l’expansion, l’élargissement des horizons, le chant de la confiance en l’invisible.
Il ne cherche pas la stabilité, mais l’évolution par la foi : foi en quelque chose de plus vaste, foi en une cohérence qui transcende l’épreuve.

Sous ses transits, on ne fuit pas l’impermanence : on l’embrasse comme une opportunité d’élévation. Jupiter nous enseigne que chaque changement est une occasion d’enseigner, de transmettre, de rire même, au cœur du mouvement.

Mars : L’élan vital en mouvement

Mars, c’est le feu qui pousse la vie en avant, la pulsation du désir, la volonté de traverser. Il ne reste jamais figé : il avance, agit, tranche. Il est l’instinct brut, la force première, le courage de se mettre en marche malgré le doute, malgré la peur.

Dans l’impermanence, Mars est l’énergie qui nous empêche de stagner, qui nous pousse à faire un pas, puis un autre. Il ne promet pas la paix, mais la vitalité au cœur de l’épreuve.

Vénus : L’art de l’attachement fluide

Vénus, douce étoile du matin et du soir, nous enseigne la beauté dans la fugacité. Elle nous parle de lien, de plaisir, de tendresse, mais aussi de l’impermanence des attachements.
Elle nous apprend à aimer sans posséder, à ressentir sans enfermer.

Elle est l’art de la relation vivante, du lien qui se transforme, de la forme qui se métamorphose.
Vénus nous invite à chérir ce qui est, parce que cela passe, à voir dans chaque beauté une offrande du temps qui s’efface.

Mercure : Le messager du passage

Mercure, ailé et rapide, est le médiateur du mouvement. Il relie, il transmet, il traduit. Il est le souffle du changement, l’intelligence adaptative par excellence.
Il est la pensée qui voyage, qui se reformule, qui se déplace.

Dans l’impermanence, Mercure est le conteur du voyage. Il met des mots sur l’invisible, il raconte l’histoire du changement pour que nous puissions en faire sens, en faire lien, en faire expression.


La Lune : Le reflet changeant de l’âme

La Lune est la mère du cycle. Elle croît, décline, disparaît, renaît. Elle est le cœur battant de l’impermanence.
Elle nous rappelle que l’émotion n’est jamais fixe, que les besoins évoluent, que les souvenirs montent et descendent comme des marées d’âme.

Elle est l’intimité du changement, la sagesse du flux intérieur. Sous son regard, nous apprenons que rien ne dure — ni la joie, ni la peine — mais que tout a un rythme, et que ce rythme est sacré.


Le Soleil : La constance dans le changement

Et pourtant, au centre de tout cela, le Soleil brille. Non comme une force fixe, mais comme la présence constante qui évolue dans sa lumière.
Chaque jour, il se lève et il se couche. Chaque saison, il change d’angle, de chaleur, de force.

Il est l’identité en transformation, le Soi en expression, la lumière qui change de forme mais jamais de nature.
Il nous rappelle que nous sommes en perpétuelle évolution, mais que quelque chose en nous — la conscience, l’étincelle, l’essence — demeure.
Non pas fixe, mais fidèle.


L’Impermanence : Une symphonie céleste

Ainsi se révèle la vérité ultime de la vie :
Elle est impermanence — non pas perte, mais mouvement sacré.
Uranus l’éveille, Pluton la transmute, Neptune la dilue, Saturne la structure.
Jupiter l’élève, Mars la traverse, Vénus l’adoucit, Mercure la traduit.
La Lune la reflète, le Soleil l’illumine.

Et nous, passagers de l’univers, ne sommes pas les victimes du changement.
Nous en sommes les orchestres incarnés, les alchimistes sensibles, les danseurs sacrés.

Muriel Kennel AME®
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